mardi 30 septembre 2008

Réconfort

En fait, je voulais mettre Running Wild, des Tindersticks, qui correspondait tellement à l'humeur du jour. Et puis je suis tombé sur ce morceau, là, en bas. Et puis je me suis souvenu que j'étais au concert avec Eric, que c'était une soirée formidable, à Berlin, chez moi. Et puis le morceau a des accents ska, avec ses instruments à vent et son orgue Hammond. Et même les fans d'Amy Winehouse s'y retrouveront. Et enfin la chanson est tout de même un peu réconfortante, et c'est justement ça que cette journée réclame. Dont acte.


Lindring

Og det er faktisk når alt går som det ikke skal, at det gjør godt å lese Sverre Henmo som skriver, i Gutten til venstre:

Overskriftene er imidlertid så store at jeg ikke kan unngå å få med meg at en som har vært savnet i flere dager, er blitt funnnet igjen. Det gjør meg på en underlig måte litt glad, og jeg tenker at det må være fint for dem som har savnet ham. Det kan ikke være lett å vite hvor lenge man skal håpe før man gir opp. Det er tross alt ikke alle som blir funnet. Kanskje man aldri skal gi opp.

dimanche 28 septembre 2008

Le cadeau de Noël de ce dimanche



Voilà. Il s'appelle Nicholas Robinson-Baker, il est Anglais, il mesure 1 m 75, il pèse 75 kg, il est plongeur, et ça me ferait plaisir de l'avoir en cadeau de Noël. Merci.

samedi 27 septembre 2008

Athena am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Heute Abend gibt es kein Konzert, denn ich bin immer noch (grrr!) in Sarkoreich.
Et donc, bien que je sois toujours (grrr!) dans la Rance, ça ne nous empêche pas d'écouter du ska, et notamment cet impeccable morceau d'Athena. Athena est un groupe de ska, turc, qui chante en turc, et dont la carrière rattrapée, rachetée et distribuée par Universal s'est mise à patiner dans une semoule rockeuse au son trop américain. Mais avant cela, ils ont sorti trois albums épatants : le premier, le bien nommé Holigan, en 1998 ; le second, Tam Zamanı Şimdi, en 2000, aujourd'hui hélas indisponible même chez cet adorable vendeur de musique turque ; et enfin le troisième, Herşey Yolunda, en 2002. Le reste, ce qui suit, est très oubliable.
Les photos qu'on peut voir dans le premier lien supra ont été prises lors d'un concert à Berlin en 2006 (ou 2005 ???) auquel j'ai eu le bonheur d'assister. La salle était composée à 75% de Turcs, dont une écrasante majorité d'adolescentes. Une jeune fille, devant la scène, ne cessait de sautiller pendant le concert, tentant d'atteindre Gökhan, le chanteur (on la comprend). Puis, tout d'un coup, elle a poussé un cri hystérique comme seules les adolescentes peuvent en pousser : elle venait enfin de toucher les favoris de Gökhan. Question : est-ce que toucher les favoris d'un homme porte bonheur ?
Rubbzzz!




[après – 10/11/08, 0h47:
je regarde à nouveau cette vidéo et non seulement je trouve certains accords d'une nostalgie serre-kiki à mort, mais la fin de la vidéo l'est encore plus. mais peut-être est-ce moi qui voit et entend des choses qui ne sont ni dites ni montrées. il ne me reste qu'à apprendre le turc.]

dimanche 21 septembre 2008

Le cadeau de Noël de ce dimanche





Voilà. Il s'appelle Daniel Larrechea, il est Français, il mesure 1 m 84, il pèse 93 kg, il joue au rugby, à Bayonne, et ça me ferait plaisir de l'avoir en cadeau de Noël. Merci.

samedi 20 septembre 2008

The Specials am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Heute Abend gibt es kein Konzert, denn ich bin in Sarkoreich.
Et donc, bien que je sois dans la Rance, ça ne nous empêche pas d'écouter du ska, et notamment cet immarcescible morceau des Specials, Rat Race, qui date de mai 1980. La folie 2 tone est, comme on ne dit plus, à son acmé (qui n'est pas une forme exclusivement masculine de l'acné – hö!), et même si le morceau est un brûlot anti-étudiant, ou plutôt même s'il s'insurge contre l'opportunisme et la soif capitalistes puisqu'
on est alors en plein tatchérisme (et vlan, les grands mots), il n'a pas pris une ride quasiment trente ans après. Certes le tatchérisme est enterré, Margaret, aux dires de sa fille, souffre de démence après avoir en avoir fait preuve, mais le néo-libéralisme est toujours aussi féroce et Rat Race, donc, toujours autant d'actualité. De fait, il en dit assez long sur la droiture politique, sur la non-renonciation à ses idées.
Rubbzzz!



vendredi 19 septembre 2008

Youkali

Un retour dans la Rance, ou en Frangst comme dit cette chère Alexandre, ça mérite bien de s'arrêter une peu pendant 6'46'' pour écouter Youkali, un morceau composé par Kurt Weill, et chanté ici par Teresa Stratas, qui en livre ainsi la plus belle version existant à ce jour.

Kurt Weill a vécu de mars 1933 à septembre 1935 en France. Il fuyait les nazis. À leurs yeux il était devenu un artiste dégénéré. Il est parti avec Lotte Lenja dont il a divorcé en 1933. Ils étaient récemment divorcés, et pourtant ils sont partis ensemble. Ils ne se quitteront jamais, voire, se remarieront en 1937. En 1934, il aura composé Je ne t'aime pas, chanté par Lys Gauty (dont Anne Sofie von Otter livrera en 1995 la plus belle version ; j'y reviendrai un autre jour) et qui sonne comme la chanson de l'amour impossible en général et de l'amour impossible entre Weill et Lenja en particulier.
Mais en 1935, il y a donc Youkali, dont Roger Fernay a écrit les paroles impérissables. L'idée de Youkali, c'est qu'il existe un endroit où le bonheur et le désir et l'amour ("partagé", insiste Fernay) sont de mise. Cet endroit est à portée de main, tous les jours quelqu'un nous invite à y aller. Et, pour nous, savoir que ce pays existe nous aide à vivre, à survivre. Sauf que, voilà, raté, ce pays n'existe pas. C'est une utopie, "une folie", dit aussi Fernay.
Si on lit, si on écoute cette chanson dans le seul cadre de ce qu'elle nous dit, c'est évidemment vertigineux et d'une rare beauté : le bonheur et l'amour existent bel et bien, mais il va falloir aller loin pour le trouver ; et tant pis, on y ira, on l'atteindra. Mais cette chanson a des accents plus tristes encore quand on connaît justement la biographie de Weill. Youkali devient une chanson sur l'exil forcé, sur une vie stoppée en plein vol, sur ce que cela signifie de de devenir sans terre, sans nation.
En 1935, Kurt Weill et Lotte Lenya s'enfuient aux États-Unis, où ils vivront jusqu'à leur mort.

Plus tard, après la mort de Kurt Weill en 1950, Lotte Lenja (devenue Lenya pour les Américains) crée en 1962 la Kurt Weill Fondation. Juste avant sa mort en 1981, elle désigne Teresa Stratas comme digne successeure de la direction de la Fondation.
Et donc Teresa Stratas chante Youkali et c'est une pure extase — bon, d'accord, au niveau théâtral, son jeu est nul. Mais bon. Ça n'a reste pas moins superbe.

jeudi 18 septembre 2008

HoneyBunny

I dag på vei hjem fra Berit, den ene tatovereren min, satt jeg i bussen og begynte å lese på Hans Petter Labergs HoneyBunny (se dere videoen, den er akkurat som det jeg skal sitere fra ham: bare vak-kert!) og romanen begynner med denne heeelt fantastiske setningen:

Det var et eller annet jeg skulle huske, noe viktig, men jeg var ikke i stand til å huske det fordi HoneyBunny gjorde mystiske ting med navlen min bare ved hjelp av tunga si.

Og da SA jeg, altså høyt, i bussen: "Wow!" Eller, rettere sagt, jeg sa det på tysk: "Boah!" Jeg kunne sagt: "Fy faen!"

Kan man tenke seg en bedre, en vakreste setning for å begynne på en roman?
Neppe.
Det finnes romaner som har dette.
Det finnes forfattere som kan dette: å begynne en roman med den vakreste setningen som finnes.
Jeg snakket om Johan Harstad for noen dager siden, for Johan kan det også. La oss ta for eksempel den tredje boken hans, men den første romanen hans, Buzz Aldrin:

Personen du elsker er 72,8% vann og det har ikke regnet på flere uker.

Gjenta etter meg: "Boah!"
Ja, det er den slags setningen som "ongar" (som Maria Parr skriver) liker å skrive på rosa papir, eller som vi liker å huske for å sitere den videre til den vi elsker – hvis vi har noen å elske, da!

Ellers, tilbake til Hans Petter Laberg, er det mange (bl. a. vår kjære Eli) som har lurt hvor dette HoneyBunny kom fra. Etter min mening, uten at jeg har lest mye av boka ennå, kommer det helt klart fra den vakre sangen, Honey Bunny, altså her MED et mellomrom mellom de to ordene, som Vincent Gallo komponerte, sang, innspilte, dirigerte, produserte (noe mer? han er en komplett control freak, han, når det gjelder hans musikk) på sin like vakker CD fra 2001, When. Og siden det er så vakkert, så skal vi høre og se på den, nå, med en eneste gang.

mercredi 17 septembre 2008

Vemod, toujours

Vemod toujours, mélancolie donc en écoutant (en boucle depuis quinze jours) ce morceau des Dualers, un groupe de ska englais que j'ai vu cet été en concert à Potsdam. Il est probable que la mélancolie surgisse des paroles : cette idée que la tristesse et la douleur ne cessent d'être présentes, MAIS quaprès elles viendront le bien-être par l'entremise de quelqu'un, par l'aide de quelqu'un. En plus, forcément, en écoutant le morceau, on a envie de danser et d'aimer quelqu'un, de trouver quelqu'un à aimer. Hum.

Vemod immer, also Wehmut beim hören (in loop seit zwei Wochen) von diesem Stück von The Dualers, eine englische Skaband, die ich in Potsdam im Juli live gesehen hatte. Kann sein, dass die Wehmut aus den Songtexten herauspoppt : diese Idee, dass die Traurigkeit und der Schmerz immer dabei sind, ABER dass nach ihnen wird das Wohlfühlen, das Wohlsein kommen, durch die Hilfe jemandens, durch die Präzens jemandens. Und, natürlich, wenn man sich das Lied anhört, kriegt man sofort Lust zu tanzen, jemanden zu lieben, jemanden zu finden um ihn zu lieben. Ja ja…





PS : Dieses Lied ist für die liebe Alexandre in Montréal.

Darlah

Og i går leste jeg Darlah ferdig. Ble helt oppslukt av den. Stoppet til og med all jobben jeg skulle gjort for å få meg hele historien (hvis begynnelse kanskje kunne bli strammet litt opp). Ble også forsinket til en middag pga. den. Sovnet inn i går med månen i hodet og våknet opp med den igjen.
Men dette er bra, Johan! Veldig veldig bra! Jeg er fortsatt helt fascinert av Johans kunnskap over romsfartøyer, verdensrommet, månen, romferder og sånt. Jeg håper sannelig forfatteren skriver mer science fiction – vær så snill!!!

For det er jo det som også er spennende i prosjektet: det finns hverken i Norge eller i Skandinavia noen forfatter som skriver solid science-fiction (bortsett fra Johanna Sinisalo i Finland, men jeg har ikke lest noe av dette hverken på fransk eller på et annet skandinavisk språk, og jeg kan ikke finsk – bare romanen om trollen har jeg lest). Og nå har vi altså Johan. Eller: Johan markerer seg også i dene sjangeren etter Hässelby som også hadde noen science-fiction elementer i seg. Og hva dette angår blir det spennende å lese hva Markus Midré har skrevet med Muren – her er vi også i en slags science-fiction (grafisk) roman, nærmere sett dystopien eller anti-utopi.

Som alltid henter Johan flere motiver fra romaner, musikk, film. Det er flere ting fra Alien som jeg ikke kan avsløre ellers er det ikke stas (og heroppe i lenken ser vi forresten den fantastiske Veronica Cartwright som Hollywood urettferdig har glemt). Men det er én ting som jeg vil vise, fordi det er så vakkert. Når hovedpersonen i romanen, den 16-årige Mia fra Stavanger, kommer i New York treffer hun en viss Murray. Og denne Murray forteller henne at før var ting helt annerldes på Coney Island. Og hva han forteller i romanen, er egentlig oversettelsen til begynnelsen av låten Sleep, av Godspeed You! Black Emperor. Her bare utdraget av hva denne ekte (!) Murray Ostril forteller, eller herunder 10 minutter av låten som ellers varer i… 23 minutter! Denne begynnelsen er bare bare bare vakker.


lundi 15 septembre 2008

Ska mit Wehmut? / du ska mélancolique ?

"Vemod", also Wehmut auf deutsch, schrieb ich vor ein Paar Tage über was ganz anderes. Wehmut ist es komischerweise, was ich fühle wenn ich Not so Rude, von Gérard et les Stars, eine Skaband aus Südfrankreich, die ich auf diesem Sampler entdeckt habe. Woran liegt es? Die Trompette und die Trombone? Kann sein. Eins ist sicher. Die Stärke des sogenannten Third wave-Ska liegt an die Blaseinstrumenten und den Hammondorgel – diese Mischung, die man schon ein bisschen bei der 2 tone hatte, und insbesonders bei… Dexys Midnight Runners! Ja, Dexys Midnight Runners, und sogar ihre frühe Sachen (also bevor dem Ohrwurm Come on Eileen): hört euch Lieder wie Burn It Down oder I'll Show You, das hört sich fast wie Third wave-Ska.




 "Vemod", donc mélancolie en français, écrivais-je il y a quelques jours à propos de tout autre chose. La mélancolie, c'est très bizarrement ce que je ressens à l'écoute de Not so Rude, de Gérard et les Stars, un groupe originiare d'Arles, que j'ai découvert sur cette compilation. Pourquoi ? Pourquoi cette mélancolie ? Est-elle liée à la trompette et au trombone ? C'est possible. Une chose est sûre : la force du third wave-ska tient à mon sens aux instruments à vent et à l'orgue Hammond, qu'on avait certes déjà un peu au temps du 2 tone, et notamment chez… Dexys Midnight Runners ! Oui, Dexys Midnight Runners, et surtout dans leurs premiers morceaux (donc avant la scie Come on Eileen) : réécoutez Burn It Down ou I'll Show You, ça sonne comme du pré-third wave ska.

Ra-quelque chose ?

Je suis en train de traduire le tome 4 des aventures de l'impayable Kurt, un roman pour enfants d'Erlend Loe. Erlend est un auteur qui joue sur le langage : il fait se télescoper dans une même phrase les registres de langue (mêlant le style parlé au style soutenu), adore sortir de son chapeau claque des termes désuets voire ringards, joue sur les expressions figées et les conversations où les interlocuteurs (se) parlent pour ne rien dire. C'est un poète de l'absurde, celui qui en Norvège a introduit un genre littéraire, le naïvisme, en référence au roman Naïf. Super., traduit dans… 35 langues.
En bon roman désopilant, Kurt offre au traducteur une grande liberté. Ça veut dire quoi la liberté en traduction alors que nous, traducteurs, sommes censés idéalement "coller" au texte, en tout cas faire preuve de fidélité ? Ça signifie qu'il ne faut pas avoir peur de l'emphase (en en usant bien sûr avec modération), et ici d'autant plus pour les raisons indiquées supra : les jeux sémantiques et l'humour obligent de toute façon à aller sonder les méandres de la langue française.
Or, pour ce quatrième volume, la donne est quelque peu différente.

Au fil des ouvrages, la série des Kurt est devenue pour Erlend une espèce de plateforme politique où il dénonce les travers de notre société : ici, c'est au racisme, à la xénophobie et à l'exclusion qu'il s'attaque – le tome 5, qui sort ces jours-ci en Norvège, prend le fanatisme religieux par les cornes (de Satan – hö!). Et d'une manière assez intéressante puisque c'est son héros, Kurt en personne, qui devient raciste et xénophobe (en général, et plus que jamais dans la littérature pour la jeunesse, ce rôle ingrat est assuré par des personnages secondaires souvent archétypaux). Le motif du roman oblige en conséquence à ne pas donner dans la surenchère, sans quoi toute allusion malhabile peut devenir contre-productive : on risque d'induire des sous-entendus que le lecteur pourrait comprendre comme allant dans le sens du racisme.
Un exemple se trouve au début du roman. Kurt et son fils Bud ont trouvé des gens dans un conteneur (Kurt est manutentionnaire sur un quai). Il s'agit de réfugiés originaires du Bangladesh. Erlend écrit :

Og mens [Kurt] nikker kommer det en mann ut fra containeren. Han er mørk i huden og nokså blid.
Og dette er Ra… Rask… ja, noe med Ra, sier Bud.
Mannen trykker Kurts hånd varmt og lenge.
L'homme en question s'appelle en fait Rashid.
Ce passage pose deux difficultés.
La première est évidente et assez simple à résoudre et concerne ce "Rask", rask signifiant rapide en norvégien. De nombreux lecteurs pensent que les jeux de mots sont toujours le problème #1 de la traduction. Or non. C'est d'ailleurs souvent ce qu'il y a de plus facile. Il faut du temps, mais on trouve. Là, il suffit de partir de la solution à l'équation pour trouver l'inconnue. Le prénom est Rashid donc c'est à partir de ça que l'on va jouer. Il faut jouer tant sur la longueur que sur la consonance du mot. Et, je le rappelle, comme c'est un roman humoristique, il faut que ce soit drôle. Le français possède des mots tels que raki, rallye, rami, rani
, rapide, ravi. Comme c'est Bud, âgé de 6 ans, qui parle, il n'est pas certain qu'il connaisse les mots raki et rani – ils sont donc exclus. Ravi ne va non pas plus car le texte dit juste avant que Rashid est blid, ce qui signifie justement… ravi, enjoué, jovial; bref, ce champ lexical. Employer ravi serait donc redondant – il est lui aussi exclus. Rapide est tout trouvé puisque c'est la traduction mot pour mot de rask. Quel bonheur! Et pourtant, je vais lui ajouter le mot rami. Pourquoi? Pour les raisons employer supra : l'emphase, l'humour, d'autant qu'en traduction, l'humour tombe souvent à plat, donc dès qu'on peut, et si le texte le permet, il ne faut pas hésiter à en rajouter une couche puisqu'on tombera immanquablement dans des phrases où l'on fera chou blanc. Voilà, une difficulté de réglée.

La seconde difficulté est moins évidente, concerne la subordonnée "
ja, noe med Ra" et représente la chausse-trape typique et nous montre à quel point la traduction contient une dimension politique intrinsèque (j'y reviendrai un jour). La traduction qui vient immédiatement à l'esprit, littérale, invite à opter pour "oui, ra-quelque chose". Erreur ! Cette proposition est inaudible d'abord à cause de l'homonymie du phonème ra, que l'on pourra aisément confondre, ne serait-ce que inconsciemment, avec rat. Dans un livre qui dénonce le racisme, dans une phrase où le propos n'est pas dans la bouche d'un personnage raciste, le rat devient la fausse bonne idée par excellence. Elle représente le piège dont je parlais précédemment. Par surcroît, si "ra-quelque chose" peut sans aucun doute semble amusant venant d'un enfant, ici, pour les mêmes raisons, cela devient lourdingue. J'ai donc choisi la périphrase en faisant dire, au final, à Bud : "Et je te présente Ra… Rami… Rapide… Oh, je sais plus… Un prénom qui commence par Ra, dit Bud."
L'effet comique est supporté par deux éléments : la succession des deux mots erronés reliée par la mention du prénom puisque ni rami ni rapide ne sont des prénoms. Secundo, le
Oh, je sais plus… renvoie pour sa part au ja et reflète le trouble de Bud. Tertio qui commence par Ra est une construction miroir rappelant le fameux noe med Ra, on est dans la règle idéale de la traduction : coller le plus possible au texte. Au final, on obtient un ensemble homogène et sans ambiguïté.

Merci pour votre combat, comme on disait autrefois.



dimanche 14 septembre 2008

Le cadeau de Noël de ce dimanche




Voilà. Il s'appelle Erik Hagen, aussi surnommé Erik Panzer Hagen, il est Norvégien, il mesure 1 m 85, il pèse 80 kg, il joue au foot, dans l'équipe de Vålerenga à Oslo, et ça me ferait plaisir de l'avoir en cadeau de Noël. Merci.

samedi 13 septembre 2008

Blechreiz am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Heute Abend geht es los mit Blechreiz, im Konzert sogar.
Hier ein Stückchen, eine Coverversion von dem guten Prince Buster.
Rubbzzz!

Emilie Christensen

Har akkurat nå lest ferdig korrekturene av bøkene til Emilie Christensen som snart utgis på fransk. Jeg husker så tydelig da jeg fikk den første. Hvor rørt jeg ble, hvor begeistret jeg var. Det var min "barnebok-henrykkelse" for 2007. Boken nådde dette som er så vanskelig å skrive for en forfatter; en tekst med "undertekst" (som Nathalie Sarraute utla det, både her og der), en tekst som hele tiden tangerer mellom tårer og latter uten det noen gang glir inn i noen form for pathos. Dette hadde greidd f. eks. Ragnar Hovland med Alfred og Samuel. Men kanskje nettopp derfor… Samuel Beckett, Nathalie Sarraute – ja, så klart.

Med Emilie & andungen, med Alfred & Samuel, blir man nesten vemodig som i en sang synget av Radka Toneff († RIP), og særdeles hennes versjon av Lost in the stars, av Kurt Weill, som sikkert hittil nå er den vakreste versjonen av alle og som (lykke!) kan høres hit.

vendredi 12 septembre 2008

« Le social-démocrate en moi bichait »

Elling, le personnage inventé par Ingvar Ambjørnsen, est social-démocrate. Jusqu’au bout des ongles. Certes, un trentenaire complètement et anormalement névrosé. Mais un vrai enfant de la sociale-démocratie scandinave. Un vrai produit, osera-t-on dire, du Parti travailliste norvégien. Exemples :
Elling vit dans une HLM comme l’a fait toute sa vie Einar Gerhardsen, Premier Ministre travailliste (1945-1951, puis 1955-1965) considéré comme le «père de la nation», celui qui a construit l’État Providence norvégien. Elling a pour lecture quotidienne le journal Arbeiderbladet, à l’époque l’organe de presse du Parti travailliste. Elling a longtemps «compilé toutes les photos et les articles publiés dans la presse» consacrés à sa «chef du parti travailliste préférée»: Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre de 1986 à 1989 puis de 1990 à 1996. Même quand Elling mange de la paella en Espagne, un plat totalement nouveau pour lui, il pense au Parti travailliste et il pense à Gro Harlem Brundtland : «Jamais de ma vie je n’avais été confronté à quelque chose qui à ce point avait défié mon atavisme social-démocrate, qui m’avait tenté au point que je trahisse les idéaux qu’Einar Gerhardsen avait inoculés dans le peuple norvégien dès qu’il avait pris la tête du parti travailliste au sortir de la Deuxième Guerre. Et puis j’ai repensé à Gro. À Gro Harlem Brundtland. “Que tu le veuilles ou non, Elling, les temps ont changé! me disait-elle. Qu’est-ce que tu crois que je mange quand je suis en Espagne?”»

Eh oui, les temps ont changé. Et ce changement, tout comme la réalité historique dont il découle, est aussi opaque pour le lecteur français qu’il saute aux yeux de tout lecteur norvégien qui lit le roman consacré à Elling, publié en 1996 en Norvège.
Elling dit à un moment, non sans une profonde nostalgie: «Immanquablement, je me suis mis à penser aux sociaux-démocrates de la vieille génération, à Gerhardsen et à Tranmæl, qui avaient voué leur existence à donner aux travailleurs du peuple une vie digne et valeureuse. Du même coup j’ai pensé à Gro, à la Premier Ministre de Norvège Gro Harlem Brundtland, qui portait désormais le flambeau.» En 1991, le Parti travailliste vend Arbeiderbladet et la rupture est définitivement consommée lorsque le quotidien se rebaptise Dagsavisen en 1999. La Norvège vient de réélire Gro Harlem Brundtland après une interruption au cours des années 80 où les conservateurs ont sérieusement détricoté le modèle social-démocrate mis en place depuis 1935 par Johan Nygaardsvold (Premier Ministre de 1935-1945) puis consolidé par Gerhardsen.

À cet égard, Ingvar Ambjørnsen a aussi écrit une chronique sur cette social-démocratie norvégienne finissante, sur cet État Providence à l’agonie dont les travaillistes avaient pourtant voulu qu’il veille sur un peuple cimenté par l’égalité et la justice sociales. Dès son entrée en littérature en 1981, Ambjørnsen n’a eu de cesse de dépeindre l’univers des exclus, qu’ils soient toxicomanes, étrangers ou, comme Elling et Kjell Bjarne, placés dans une institution psychiatrique. Mais Elling, le roman, s’inscrit dans un motif littéraire inhérent à la fin des années 80 et du début des années 90, qui correspondent aux « années Gro » et voient des auteurs se pencher, sous la forme romanesque, sur l’histoire et le destin de la social-démocratie. C’est précisément le sujet de la fresque de Roy Jacobsen publiée en 1991 et non traduite en français, Les Conquérants ; de même, Einar Gerhardsen devient le héros in absentia d’un roman pour enfants de Ragnar Hovland, publié en 1993.

«La démocratie exige la responsabilité de tout un chacun si nul ne souhaite qu’elle périclite et meure», martèle Elling dans un courrier des lecteurs aussi hystérique qu’il l’est lui. Mais derrière l’humour surgit à tout moment cette interrogation d’un écrivain à travers son personnage, un questionnement très norvégien, très scandinave, et toujours d’actualité jusque sous nos latitudes : quid de cette égalité pour tous ?

Der olle Oktoberklub!

Kiek ma! Det hat Spaß jemacht in dörrr DöDöRrrr, ditte Oktoberklub, wa!

Und wer steht ganz vorne? Ja, dort, jung und frisch und so hübsch. Jaaa! Die gute Tamara Danz!

Enjoy!




PS: Aber pass auf! Wenn sie "Das wird gross, das wird riesengross" singen, meinen sie ja nur die Revolution, und nicht irgendwelche Schweinerei mit dem Suffix '-tion'. Also bitte.

jeudi 11 septembre 2008

Rune Belsvik

Nå har lest jeg historien om Jolver. Og det er den vakreste barnebok jeg har lest i år. Helt fra første siden blir man grepet. Helt fra første siden blir man på gråten. Jeg ble helt på gråten. Det er en bok om angst, om det om å være redd for å bli hatet, eksludert, bortsendt. Det er en bok om å være annerledes. Det er en bok hvor fortelleren er på samme nivå som barnet. Det er en bok som er veldig respektfull overfor barnet. Det er en bok om overgrep: hvordan barnet blir misbrukt av makten – makten kan være de andre barna eller de voksne.

Ingen har greidd å få denne barneangsten i den norske litteraturen. Eller jo, bare en, og alle norske lesere har glemt ham, til og med sure og humorløse bibliotekarer, og kanskje først og framst de! Denne forfatteren heter Tormod Haugen og Tormod fikk ord på dette som Rune
setter ord på med Tjuven og Jolver. Tormod fikk HC Andersen-prisen og for denne boken må Rune i det minste få Brageprisen – om de tør det?

Diktningen hans er et mesterverk. Jeg har alltid synes at store forfattere blir først det, dvs. store, når de har sløyfet alle "jåleriene" som folk tror skal med i litteraturen. Disse knappe, konsise, stringente setningene. De har noe vesaask i seg, ikke minst i formen, men også i bunnen: i måten de er bygd på og i hva de forteller.

Og jeg lo veldig høyt da Bob foreslo Jolver om at de kunne gni seg sammen! Ikke minst fortellingmessig er det en veldig suveren måte å komme seg ut på fra fellen som forfatteren har selv satt seg opp i ved å velge det han skriver om seksualiteten (og, herregud, denne boken handler først og framst om sensualiteten, om begjær), men moralsk sett så er det også veldig suverent: homsegreia triumferer!!! Dette er ikke noen pornografibok; det er de som sier at det er pornografi som ser på boka med et pornografisk blikk. Og hvis boka sier overhodet noe om seksualitet, så sier den helt enkelt at det er greit det med seksualiteten, at det er fint å ha en seksualitet, at det er like bra om denne seksualiteten drives med folk av eget eller av annet kjønn.
Su-ve-rent!

Rune rules!

mercredi 10 septembre 2008

Début

Il fallait… Non. Il ne faut rien. Je voulais… Mouais.
Fy faen…
Bon, voilà. ça y est.
Quant à savoir si ça restera, çaaa…