jeudi 30 septembre 2010

La Rance, le lapsus (2)

Et JB est parti 8 jours dans la Rance, contraint et forcé. Et comme JB fait un lapsus permanent en parlant de son pays natal qu'il appelle désormais (et à jamais) la Rance, en oubliant (volontairement?) sa consonne première, il vous livre quotidiennement, pendant son escapade, le meilleur du pire des lapsus (lisons: lape-suce) de la Rance.

Aujourd'hui, le lapsus de Rachida D. Elle veut prononcer le mot inflation, mais dit:

mercredi 29 septembre 2010

La Rance, le lapsus (1)

Et JB est parti 8 jours dans la Rance, contraint et forcé. Et comme JB fait un lapsus permanent en parlant de son pays natal qu'il appelle désormais (et à jamais) la Rance, en oubliant (volontairement?) sa consonne première, il vous livre quotidiennement, pendant son escapade, le meilleur du pire des lapsus (lisons: lape-suce) de la Rance.

Aujourd'hui, (p)remière édition, on commence par le (p)résident de (f)rance. Attention, ça ne dure que 2 minuscules secondes - mais c'est ce pauvre Caliméro qui doit tomber de la barre de son poulailler en entendant ça!

mardi 28 septembre 2010

Goodness gracious me!

Et JB doit traduire cette locution norvégienne:
Men kjære vakre vene!

Le mot qui pose problème est vene.
Si on décompose, ça donne:
NO men = FR mais
NO kjære = FR chers
NO vakre = FR beaux
NO vene = FR superbes/splendides
Donc, a priori:
Mais chers beaux superbes!
Hein?
Ou, comme la personne s'adresse à deux hommes:
Mais chers beaux Apollons!
Bien sûr que non.

Ven est un adjectif (ici au pluriel marqué par le E final) dont l'étymologie est très ancienne mais qui, aujourd'hui, n'est plus guère employé que dans une forme extrêmement littéraire, voire dialectale. C'est un terme qui relève de l'archaïsme et qui désigne plus particulièrement la beauté, le charme d'une jeune fille. Le sens indiqué par ordnett ne fait pas de doute:


Quelqu'un de ven est superbe (= skjønn), spendide (= fager, encore un mot archaïque). Comme la fille (= datter) du roi (= konge), la jeune femme qu'on qualifie de cet épithète n'est plus belle (= vakker), elle est alors belle au carré - on atteindrait presque la redondance. On est donc face à une personne dotée d'une beauté plus belle encore que la beauté. Une beauté qui fascine, qui attire, qui suscite le désir.
Et de fait: ce sont ces sémantismes couverts par les dérivés de l'étymon indoeuropéen duquel ven découle lui aussi. Car si ven n'a rien à voir avec le mot norvégien vene = veine (un emprunt au latin), il partage en revanche l'étymologie du mot venn = ami.
Une fille ven est une Vénus, autrement dit.
Et pour cause: ven et Vénus ont la même origine.
Voyons d'abord ce que nous dit le dictionnaire étymologique de dano-norvégien (la langue du XIXe siècle - grosso modo):


Le substantif ven (aujourd'hui = venn) tout comme l'adjectif viennent d'une racine verbale indoeuropéenne commune: °wenh-, qui signifie désirer, s'épuiser à obtenir. Il a d'abord donné l'ancien islandais vinr = ami, qui lui même a donné le contemporain venn, qu'on retrouve aussi en ancien frison ou en ancien haut allemand, mais également en avestan (une langue iranienne) dans le mot vanta = femme. Il y a donc là le sens de l'être aimé, l'être cher.
Vient ensuite le sens du désir, que l'on retrouve dans le latin venus ou le sanscrit vánas, qui signifient tous deux désir. Les linguistes Mallory & Adams (les potes de JB, donc) précisent ensuite que certaines familles de langue, notamment les latines et germaniques, ont retenu l'idée d'effort dans ce désir: le latin horior, qui a donné notre exhorter français; ou l'anglais yearn = se languir. Les grec khairen = se réjouir et sanscrit háryati = prendre plaisir sont également liés.

Outre la… beauté de cette étymologie — si on devait résumer: il faut éprouver un désir très fort pour obtenir, non sans peine, l'être aimé et donc la beauté —, cette digression linguistique nous renseigné sur le champ lexical vers lequel, idéalement, nous devons aller en français. Il nous donne la couleur lexicographique, la sonorité sémantique. JB n'a pas insisté pour rien, plus haut, sur l'être cher, dans la mesure où l'adjectif se retrouve dans la formulation norvégienne qui pose problème: kjære.

Puisque dans celle-ci, notre mot biscornu ven n'est pas un adjectif mais un substantif. Il n'est plus archaïque mais vieilli, voire vieillot. Et pour cause, dans le roman d'Ingvar Ambjørnsen, c'est une vieille dame qui l'emploie. Cela nous donne une deuxième indication du sémantisme vers lequel il faudra aller en français.
Car ça veut dire quoi, au final?
Un dernier mot de grammaire puisque la formule, kjære [vakre] vene est une locution. JB met vakre entre crochets puisque la formule consacrée est bien: kjære vene. Comme ordnett n'indique de traduction française, voyons la traduction anglaise qu'il propose:


Et ordnett de confirmer ce que je disais plus haut: la locution est gammeldags = vieillotte.
JB réfléchit?
Comment traduire.
Et, immédiatement, il saurait comment traduire en anglais si sa langue maternelle était celle-ci. Il dirait alors: Goodness gracious me!
Goodness gracious me comme la série britannique de la fin des années 90 où des Indiens se foutaient de leur propre figure - et de celle des Anglais par la même occasion. C'était splendide et on en regarde un bout pour se délasser un peu:




Revenons à notre kjære vene et notre goodness gracious me.
Quel est le contexte romanesque qui préside à l'emploi de cette locution?
Elling et son copain Kjell Bjarne viennent chercher un chat chez une vieille dame. Elling, hystérique, stressé et névrosé comme il est toujours, a toute sa vie rêvé d'avoir un chat, ce que sa défunte mère lui a constamment refusé. Il a maintenant 34 ans et peut en-fin avoir son animal de compagnie. De plus, il précise: "Jamais encore je n’avais accordé à une personne étrangère une visite à son domicile." Et ajoute enfin qu'il "libérait toute sa force physique sur la sonnette et la relâcherait uniquement quand la porte s’ouvrirait." Elling, quoi. Hystérique. En conséquence, la dame, quand elle ouvre enfin, alors que sa sonnette retentit sans discontinuer, s'écrie plus qu'elle ne prend la parole. Elle est étonnée, surprise. C'est vers ce champ lexical-là qu'il faut aussi aller. Un sens qu'on retrouve à l'identique dans goodness gracious me.
Peut-on trouver une interjection en français qui convienne? Une interjection qui doit être vieillotte.
JB pense à saperlipopette. Mais il lui semble qu'il y a dans ce mot une nuance amusée, alors que celle de la traduction doit plutôt souligner la surprise.
Hum.

Que dit internénette?
Un internaute pose un défi à ses collègues:


Ah. Il a pensé lui aussi à saperlipopette. Comme quoi JB n'est pas dans le faux.
Mais oui!
Jésus, Marie, Joseph!
Mais c'est parfait!

Vraiment?
Dans quel pays se passe le roman? En Norvège. Et en Norvège on est… luthérien. Donc on ne croit pas en Marie - sinon dans le fait qu'elle est la mère de Jésus. Il n'y a pas, dans le vocabulaire norvégien, que ce soit dans les interjections ou locutions ou insultes (lesquelles sont beaucoup formées à partir du lexique religieux), d'allusion directe à la Vierge Marie. En introduisant une interjection qui a le catholicisme comme arrière-plan lexical et cultu(r)el, ne dévie-t-on le sens à donner? Ne fait-on pas de l'oblication sémantique?
Si, bien sûr. On est dans le faux cultu(r)el et le faux lexicographique.
Néanmoins.
Au regard du contexte et du genre du roman, quel effet recherche-t-on?
On recherche à faire de l'humour par une expression vieillotte - le dictionnaire norvégien insiste: les deux sens du terme, que leur nature soit substantivale qu'adjectivale, tombent dans l'archaïsme. Si on rajoute le petit mais présent également dans la phrase norvégienne et qu'on fait dire à cette dame "Mais Jésus, Marie, Joseph!", n'a-t-on atteint l'effet voulu, tant du point de vue de l'humour, du registre que du vocabulaire.
Il y aurait oblication sémantique si le mot ou la tournure employée devenaient péjoratifs ou discriminatoires à l'égard de la ou des personnes qu'ils désignent. Ce n'est pas le cas. Ni pour la locutrice, ni pour ceux à qui elle s'adresse.
Allez, on va conserver cette interjection.


Et on se quitte, comme d'hab en musique, et avec Clothilde. Une obscure chanteuse de l'époque yéyé qui chantait… Saperlipopette, la première idée de traduction de JB et par ailleurs une chanson dont Clothilde nous dit qu'"elle n'est pas si bête, mais sans queue ni tête / chacun la comprend à sa façon." Ouiii… "Pas si bête", ça…

Yoyo

Allez, encore un autre… Parce qu'on ne lasse jamais de Dame Patsy. Cette fois avec Hangin' On, un morceau soul produit par Stranger Cole mais composé par les Wilburn Brothers, que JB ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam et qui ont visiblement fait de la counetri. (Puisqu'un certain nombre de morceaux de counetri ont aussi été repris - avec bonheur par rapport aux originaux - en version ska ou reggae.)

Les appels déchirés du disque chéri

EN-FIN!
END-LICH!

Wie lange ist es her? Dass der JB diesen Sampler mit Liedern von Dame Patsy gesehen hat? Pff… Seit einem Jahr fast!
Ça fait combien de temps? Que JB a découvert l'existence de cette compilation des chansons de Dame Patsy Todd? Pff… Depuis un an, presque!

© icke

JB a vécu une histoire très contrariée (si!) avec ce disque. Produit par les japonais de Rock A Shacka, le disque était pendant très longtemps disponible uniquement sur l'île - ou en import à des prix prohibitifs. Un jour, JB trouve le CD en Angleterre, le commande et… celui-ci n'arrive jamais. Comme dans le roman d'André Dhostel: Le Pays où l'on arrive jamais. Puis, il y a peu, JB retrouve le disque grâce aux distributeurs suisses de Dodax, qui ont toujours les disques de ska et de reggae les plus introuvables. Mais ça dure, le CD est dit envoyé, il ne vient pas, il est redit envoyé puis, là, aujourd'hui, cet après-midi, il se trouve dans la boîte aux lettres de JB et pleure et crie: "Viens me chercher! Je suis arrivé!" JB, qui a parfois la comprenette un peu lente, n'entendait pas les appels déchirés de son disque chéri - bien qu'il ait fait dans la matinée deux (2!) tours pour aller voir s'il était là. JB était en proie au désespoir, lui qui part demain dans la Rance en se disant que son disque attendrait dans le froid et la faim et l'insécurité d'une boîte aux lettres que personne ne viderait pendant son absence. Mais comme dans les contes de fée, tout est bien bien qui finit bien et JB a son disque chéri entre les mains.

Et donc on écoute un morceau de rocksteady magnifique de Dame Patsy, It's So Hard Without You.

Kim & Kim

Et JB est pendu au téléphone avec son pote Jong-Il de Corée (du Nord, évidemment) pour savoir si son jeune fils, Kim Jong Un, va lui succéder. Puisque c'est aujourd'hui qu'on va le savoir. Le moment est historique, la tension vive, la population en larmes. Kim confie à JB: "J'en ai conscience. Mais tu connais l'histoire: “Kim et Kim sont dans un bateau. Kim tombe à l'eau. Qu'est-ce qui reste?”"
Ha ha ha! Quel rigolard, ce Jong-Il! Il n'est pas l'ennemi de la bonne poilade, celui-là; ainsi qu'on le voit ci-dessous, toujours vêtu de son indémodable et immarcescible chemise zippée en tergal marron bouse clair à col pelle à tarte.


En attendant, et histoire de desserrer l'étreinte et l'étau qu'opère sur le corps meurtri l'attente désemparée de la nouvelle décisive, on s'ouvre la bière nord-coréenne vantée par la réclame ci-dessous:

lundi 27 septembre 2010

Asta Nielsen

Und G und der JB waren heute Abend noch die Suffragetten-Filmen sehen. Sie haben Die Suffragette gesehen, ein in 1913 von Urban Gad gedrehter Film mit… mit… Asta Nielsen! Ein dänischer Film, dann. Und der JB war unheimlich überrascht über das Spiel von Asta Nielsen, das gar nicht übertrieben war, wie es damals in Stummdilmen der Fall war - oder wie G es genau erklärte, "nicht mit diesen grossen Gesten" - sehr modern letzendlich. Leider ist kein Clip auf Kuhgel zu finden, a-behr: der JB hat eine Perle gefunden.Toll! Viel Spass dabei.

Et G et JB sont allés ce soir encore voir des films consacrés aux suffragettes. Ils ont vu notamment La Suffragette, une film réalisé en 1913 par Urban Gad avec… avec… Asta Nielsen! Un film danois, donc. Et JB était époustouflé par le jeu d'Asta Nielsen, pas du tout exagéré comme c'était le cas à l'époque dans les films muets, mais plutôt, comme l'exposait G, "pas du tout avec cette gestuelle grandiloquente" - un jeu très moderne, donc. Hélas, aucun extrait du film n'est disponible sur gougueule, mais JB a trouvé autre chose, également avec Asta Nielsen. Une perle! Enjoy!

Es fängt ab 2'02'' an und dauert bis 5'18''!
Ça commence à 2'02'' et dure jusqu'à 5'18''!



On peut voir une version plus "concentrée", et encore plus savoureuse ici - qui ne peut hélas pas être incluse dans les blogs. Et, pour information, le mot slut en danois n'est pas un équivalent parfait du slut anglais mais signifie: fin.
Hier kann man ein mehr konzentriertes sehen - die man aber leider nicht einbedden darf. Und nur als Info, so en passant, das dänische Wort slut hat gar nichts zu tun mit seinem englischen Equivalent und bedeutet nur: Ende.

Und folgendes Kommentar zu dem Video ist auch auf durohr zu finden:
Et on peut lire sur toitube le commentaire suivant à la vidéo:

dimanche 26 septembre 2010

Sentio

Und F und der JB sind im Moment in der Volksbühne um den guten Jóhann Jóhannson zu hören. Hierunten Odi et Amo, das Stück von ihm, das der JB am besten mag:



Und seitdem die Akustik der Volksbühne eine der besten in der Stadt ist, sollte der Konzert, mit einem Geigenquartett nur hyperschön sein.

Odi et amo ist ein Gedicht von Catullus und bedeutet Ich hasse und ich liebe.
Hier das Gedicht auf Lateinisch:


Hier eine englische Übersetzung:

Salle de Bal(lhaus) (18)




samedi 25 septembre 2010

booooossss (sound)

Bald gibt's der Nighter im Moja wieder. Freu freu freu! (Der zur Zeit beste Nighter in Berlin was der Musik + Stimmung angeht?)
Die skankige Band (aka G & F & N & der JB) ist natürlich dort.
Was wünscht man sich?
Øøøh… ?
Ja!
Skinhead reggae und boss sound.
Beispielsweise: Lick It Back von The Hot Rod All Stars, anno 1970.

Rekkehus - une maison de maçons

Et JB doit traduire le mot suivant:
rekkehus
C'est quoi une rekkehus?
Décomposons d'abord le mot qui agglutine deux substantifs: rekke et hus. Comme toujours dans les langues germaniques pour ces compositions nominales, c'est le mot de droite, le second, qui est l'agent, le nom principal, et qui détermine la direction sémantique, là par où l'on doit commencer pour comprendre le sens - le premier terme étant donc le complément d'agent.
Un exemple en français:
une séance de cinéma
          1             2
La traduction en norvégien:
en kinoforestilling
      2        1
Vous voyez, mes petits amis?
kino = cinéma = 2 + forestilling = séance = 1
< kinoforestilling = séance de cinéma.
Pour rekkehus, c'est pareil. Observons le phénomène à travers sa traduction anglaise:


Vous voyez, mes petits amis?
Et donc, deuxième indication, une rekkehus, c'est une row house en anglais. De NO rekke = AN row = FR rangée, et NO hus = AN house = FR maison.
Par conséquent: une maison de rangée.
Pardon?
Quelle traduction nous propose ordnett?


Ouiii, c'est cela…
Une maison en bande! Comme les oies? Comme les loubards?

Une maison mitoyenne n'est pas mal, mais cette proposition n'est pas tout à fait juste. Un maison mitoyenne est en fait une construction d'un bloc et ce bloc contient pour ainsi dire deux maisons en une. Une rekkehus norvégienne peut tout à fait être mitoyenne, mais elle peut aussi être individuelle, comme on le dit en français d'une maison individuelle, donc non "encollée" à une autre. Elle est contiguë. On pourrait tout à fait se satisfaire de ce maison mitoyenne. Mais n'y a-t-il pas un autre terme, plus précis, plus exact, plus juste, plus immédiat?

Rekkehus est un mot typiquement norvégien, faisant référence à une réalité hypernorvégienne, donc un mot appartenant au langage quotidien. Une recherche quantitative dans gougueule (l'outil le plus parfait qui soit pour vérifier les usages) nous donne 63 600 occurrences - c'est beaucoup pour une langue dont le nombre de locuteurs s'élèvent à 4,7 millions. Comparativement, maison mitoyenne donne 275 000 résultats, ce qui est peu quand on pense qu'il y a 250 millions de locuteurs réels du français. Le rapport est donc de 1/1000 pour le français, alors qu'il est à un peu plus de 1/100 pour le norvégien.
Pourquoi ces chiffres et pourquoi insister?
Parce que rekkehus pose visiblement problème en traduction littéraire et les choix que nous faisons ne sont pas toujours les bons - confer les propositions du dictionnaire supra. Hypnotisés par le mot, serviles au principe de fidélité en traduction qui leur impose de s'efforcer de restituer un mot à l'identique, les traducteurs se fixent sur le mot maison (eu égard au principe morphologique des langues germaniques, comme on l'expliquait plus haut, et qui expliquent que, inconsciemment, les traducteurs se fient logiquement sur le second terme puisque c'est lui qui donne le sens). Ce mot maison qu'ils restituent systématiquement, puis bricolent quelque chose pour rendre l'idée de rangée (= rekke). On aboutit donc à ce fameux maison en rangée ou en bande aussi imbitable que risible.

C'est quoi, concrètement, une rekkehus?
Pour savoir, rien de tel que d'aller dans gougueule images.
En voici donc une:


Et en voici une deuxième:


Et l'on voit bien, ici, l'idée de rangée, de succession d'habitations. Et l'on voit aussi qu'elles ne sont pas stricto sensu mitoyennes. Elles sont contiguës. La rekkehus peut être mitoyenne et contiguë. La maison mitoyenne est uniquement mitoyenne - et en écrivant cette phrase, JB a l'impression de donner dans une formulation du schmilblick: il tient dans la main et… il tient dans la main. Bref.
Il nous faut donc trouver un mot français aussi usuel que le mot norvégien rekkehus. Tant dans son signifiant que son signifié - pour reprendre la terminologie de Ferdinand de Saussure. C'est-à-dire: il faut que le lecteur comprenne immédiatement le sens et le concept du mot (le signifié), mais perçoive aussi la réalité, qu'il ait une image phonique ou acoustique du terme (le signifiant), qu'il visualise aussitôt à quoi correspond le terme et que, par là même, la réalité culturelle propre à ce terme lui apparaisse identiquement, lui saute aux yeux (et à l'esprit) immédiatement.
Une rekkehus, c'est une maison en série, comme nous disait la traduction anglaise, donc une maison de lotissement. Et là, quand on dit lotissement en français, on sait immédiatement à quoi on a affaire. Il s'agit de ces maisons neuves, comme on dit si merveilleusement en français, quasi identiques. Tout comme on dit en français: "On a fait construire." Ah… Cette phrase! "On a fait construire." Et celle-ci: "On a acheté une maison neuve." Le voilà, le signifiant de lotissement. La rekkehus norvégienne est l'équivalent de la maison neuve française, de la maison individuelle. C'est la maison de maçons des maisons Bouygues dans les années 80, des "maisons grandes, belles, vraiment belles!", ainsi que disait la réclame (et on remercie le site de l'INA de nous fournir cette mine tant culturelle que sémantique):


Sauf que.
Sauf que lotissement se dit boligfelt en norvégien.
Sauf que les rekkehus sont en bois et les maisons individuelles, les maisons neuves sont en pierre, d'où le nom choisi par Bouygues (et ça nous donne des aphtes de parler citer cette société sur ce blog tatoué et fumeur - bref) de maison de maçons. Donc ce n'est pas tout à fait ça.

Alors quel terme utiliserait-on en français qui restitue d'une façon aussi adéquate tant le signifiant que le signifié et qui renvoie à la rekkehus?
On n'oublie pas, avant, une chose essentielle:
On est dans la traduction littéraire. Il faut certes être fidèle, règle d'or de toute traduction, mais il ne faut pas oublier qu'on n'est pas en train de traduire une notice technique, un mode d'emploi de machine à laver où, là, pour le coup, il est essentiel, fondamental, capital, de traduire avec la plus grande exactitude - confer le fait divers suivant où les patients atteints d'un cancer et traités à l'hôpital d'Épinal avait été surirradiés car la notice technique de l'appareil avait été mal traduite.
Dans la traduction littéraire, c'est l'effet littéraire qui prime. Le traducteur littéraire est constamment bringuebalé entre d'un côté son devoir de fidélité sémantique et, de l'autre, son obligation de respect littéraire.
Bon.

Et cette fichue rekkehus?
Le mot français qui conviendra à merveille sera… sera… sera:
pavillon
Le pavillon! Le pa-vi-llon! Ah… le pavillon. La grande banlieue pavillonnaire. Toutes ces périphéries urbaines où on construit des pavillons, plus ou moins identiques. Là on y est en plein, dans le signifiant. Et, rapport au signifié, c'est exactement le même concept que la rekkehus: une maison individuelle, neuve, contiguë - quand bien même la norvégienne aura une couverture voire une structure en bois alors que la française sera quasi exclusivement en pierre. La réalité française, c'est le pavillon. Le signifiant qui claque aussitôt dans l'esprit français de la même manière que le signifiant de rekkehus claque dans l'esprit norvégien, c'est le pavillon.
JB en veut pour peuve le sublissime Ode Pavillonnaire, un film de Frédéric Ramade, et qui résume à merveille ce que JB s'épuise à essayer de prouver:



Si on procède à une ultime vérification et qu'on reprend notre recherche quantitative dans gougueule. On voit que pavillon donne dans un premier temps 9 490 000 résultats. Si on essaie d'affiner la recherche, d'être un peu plus qualitatif, et qu'on indique pavillon maison, on obtient 1 720 000 occurrences. Et on est du coup davantage dans ce rapport de 1/100 et non plus du 1/1000.


Et c'est donc précisément ce pavillon que JB doit traduire dans le roman d'Ingvar Ambjørnsen - et c'est JB qui souligne:
C’était un pavillon on ne peut plus ordinaire, sur deux niveaux, avec un revêtement en bois passé au brou de noix.
Là, c'est le pompon de l'hypernorvégianité, le pompon de l'hyperfidélité voire de l'hyperservilité en traduction - puisque JB traduit très exactement ce qui figure en norvégien, qui plus en plus en choisissant des termes hypertechniques, et, par conséquent, se contredit complètement par rapport à ce qu'il affirmait plus haut.

Nous avons trois termes appartenant à une réalité tout ce qu'il y a de plus norvégienne.
• Le pavillon - on vient donc de longuement gloser là-dessus.
• Le niveau. En norvégien, le mot est etasje. Donc: étage. Or les Norvégiens comptent le rez-de-chaussée comme étage. Quand, en norvégien, un personnage nous dit qu'il habite au 6e étage, il habite en réalité, en français, au 5e étage. Le niveau français correspond à l'etasje norvégien: il compte lui aussi le rez-de-chaussée, ce que ne fait pas l'étage français (il suffit de regarder les boutons d'un ascenseur: en Norvège le 2 correspondra au 1er étage mais au… 2e niveau!)
• Le brou de noix. Également un problème. Les Norvégiens vivant principalement dans des maisons en bois, ou si elles sont en pierre, elles ont une structure ou un revêtement en bois, lequel est entretenu en utilisant du brou de noix. Cette réalité, pour les Français qui vivent principalement dans des maisons en pierre qu'ils repeignent à la peinture, et qui n'ont donc pas à traiter le bois de  leur maison, demeure assez obscur, en tout cas pas aussi quotidien que pour les Norvégiens.

La question qu'on se pose, c'est: pourquoi être aussi précis dans ce contexte? On est dans un roman, dans la littérature, pas dans un texte technique. Certes, il convient d'être fidèle; mais cette fidélité, qui oblige dans de tels contextes à aller chercher des termes proprement techniques, aboutit au résultat suivant: on introduit dans le texte fictionnel et donc littéraire un décalage à la fois lexicographique, sémantique et stylistique. On a éludé l'aspect littéraire au profit d'une précision technique; on a gommé la quotidienneté sémantique au profit d'une terminologie certes juste mais sans doute obscure pour le lecteur français; on a donc enfin tiré le texte final vers un registre où le texte original ne se trouvait pas.
Et n'est-ce pas justement ce que fait JB en traduisant ainsi?

Non, pas tout à fait.
Car qui parle? Quel est le contexte?
C'est Elling qui parle.
Elling, qui est monomaniaque, paranoïaque et névrosé. Elling, qui utilise une langue recherchée, parfois désuète et qui ne cesse de répéter à longueur de pages, de vive voix ou dans son imagination débordante, que l'on doit être précis lorsqu'on parle des choses. Elling qui, donc, va forcément s'arrêter sur ces détails. Elling qui, du fait de ses pathologies mentales, va forcément observer (parfois pendant une heure, voire pendant une journée entière) ce que d'aucuns, d'ordinaire, ne verraient même pas. En conséquence de quoi, Elling, va forcément parler de niveau et de brou de noix.
Dans une autre traduction, JB aurait sans aucun doute parlé de maison neuve, d'étage, de peinture. Il n'aurait pas forcément cherché à être aussi précis car il aurait alors trivialisé l'aspect littéraire du texte - comme indiqué supra. Mais avec Elling, il a ce devoir de précision lexicographique et, pour le coup, l'emploi de termes techniques convient plus que jamais 1) à la psychologie quelque peu dérangée du personnage, 2) à son langage et son vocabulaire. Pour Elling et dans les romans qui lui sont consacrées, ces termes techniques voire hypertechniques sont un élément de la langue littéraire, ils participent du décalage (dans tous les sens du terme) qui donne sa saveur au roman. Ici, et JB insiste bien: ici, dans ces romans, il faut plutôt préférer l'emploi d'une terminologie volontiers absconse plutôt que la fluidité dite littéraire qui va privilégier l'image dite poétique.


Allez, on se quitte en musique, comme d'habitude sur ce blog tatoué et fumeur.
Et, parlant de pavillon, on va montrer le merveilleux Ma Maison du groupe hélas trop oublié: Oui Oui. On est en 1992 et Oui Oui fait partie de cette vague française dite de la musique bébête. Michel Gondry intervient déjà dans Oui Oui et c'est lui qui a réalisé le clip de la chanson. Enjoy!


Oui-Oui "Ma Maison" (réalisé par Michel Gondry)

"Al di là della vita ci sei tu"

On se lève, avec le souvenir d'un Monsieur Météo nous informant hier soir qu'il ferait beau sur Berlin. Raté. Le ciel est gris pigeon, les rues sont désertes, on se croirait en novembre si les arbres n'avaient encore les feuilles. C'est un temps et une matinée que seul Tommy McCook peut relever. Notamment avec son Tommy's Rocksteady, également connu sous le nom de Comet Rock Steady, de 1967. On écoute:



Et, en fait, ce Tommy's Rocksteady est une version ska du morceau également instrumental de The Eagles, sorti en 1963 et intitulé Al Di La. On l'écoute lui aussi:



Et, en réalité, ce morceau des Eagles, Al Di La, n'est autre que la version instrumentale du Al Di Lá, donc avec un accent sur le A pour souligner sa provenance non anglophone, c'est-à-dire italienne, puisque la chanson ayant inspiré les Anglais a été interprétée par Emilio Pericoli dans le film de Delmers Daves, Rome Adventure, sorti en 1962. On regarde et on écoute, c'est dégoulinant à souhait:



Et, au final, Al Di Lá n'est pas du tout un morceau original chanté par Emilio Pericoli mais bien par Betty Curtis, en 1961, lors de… lors de… l'Eurovision!!! La chanson n'a pas remporté le concours mais est devenue un tube, interprété tant en néerlandais ou en allemand, qu'en finnois ou en hongrois - on passerait des heures à écouter ces versions autochtones, mais on a un peu autre chose à faire. Allez, on écoute Roberta Corti, ou Betty Curtis de son nom de scène. Et une bonne journée à tou(te)s.

vendredi 24 septembre 2010

(Bel) ordure

Et JB, qui vient à l'instant de terminer sa looongue journée de travail de 13 heures au cours desquelles il a appris que Bulle Ogier (l'une de ses actrices françaises préférées) a tourné en 1973 dans un film de Jean Marbœuf intitulé Bel ordure


… (et c'est justement la faute d'orthographe apparente couplée de la présence dans le film de Bulle Ogier qui l'intrigue), décide donc, à l'instant, d'essayer de voir un extrait de ce long-métrage dont il n'a jamais entendu parler avant ce jour, histoire aussi de se détendre devant le jeu de Bulle Ogier - quand, cherchant sur gougueule vidéos, il tombe en premier résultat sur ça:


Au début, ça le fait un peu ricaner. Puis après ça le dégoûte. Du coup il va se pieuter. Buenas noches, hein.

"Push me round"

Et JB se réveille (taaard), mais avec Ba Ba des Reggae Boys dans la tête. "He he! What is this going?", s'interrogent-ils et répètent-ils, et JB avec eux. Mais c'est une bonne interrogation, enjouée, guillerette. Allez, au bout - et une bonne journée à tou(te)s, hein.

jeudi 23 septembre 2010

La pasteure et la pastoresse - lesbiennes

Il n'avait pas échappé à JB, d'abord dans sa traduction puis dans son post de tout à l'heure qu'il avait écrit:
une pasteur lesbienne et non une pasteure lesbienne
Cela ne lui avait doublement pas échappé qu'il a traduit il y a quelques années un roman intitulé La pasteure. Avec un E à la fin, donc.
Dans son esprit, au moment T de la traduction du roman d'Ingvar Ambjørnsen, pasteur ne prenait pas de E. Le personnage employant le mot, Elling, qui parle un norvégien et donc un français plutôt recherché aurait tendance à ne pas féminiser, selon JB, la fonction.
Vraiment? JB a-t-il toujours, quelque 6 heures plus tard, la même opinion? On verra ça à la fin.
Juste un mot pour préciser que, JB traduisant des romans norvégiens, les ministres de Dieu dieu [on a déjà dit sur ce blog tatoué et fumeur qu'on employait plus ce mot qu'on remplaçait par Marx - on dit ainsi: Marx merci] sont, dans ce pays luthérien, nommés en français des pasteurs. Le langage religieux est toujours très difficile à traduire en française. Non seulement les catholiques n'ont pas le même vocabulaire que les protestants, mais les calvinistes emploient des mots différents de ceux utilisés par les luthériens. Exemple: les premiers vont au temple, les seconds à l'église.

Mais revenons à notre pasteur/e lesbienne - que l'adjectif se conjugue au féminin ne fait pas de doute (quoique… certains homosexuels masculins se considèrent "identitairement" comme des gouins, masculinisation de la gouine - mais c'est une autre question sur laquelle JB ne va pas s'appesantir ce soir).

Toujours est-il, donc, que même le dictionnaire de Word se rebellait:


Ah! Un pasteur lesbien! Génial! se dit JB in petto. À ce rythme-là, on y va à fond (si JB puit dire) vers le pasteur gouin.
Partant, se gaussant souvent et ici encore des connaissances grammaticales quelque peu fantaisistes dudit dictionnaire, JB, mauvais comme la gale, s'est mis à le tester en ajoutant un E. Sa réponse ne s'est pas fait attendre:


Pour Word, il n'y a pas à tortiller: une femme exerçant la formation de pasteur est forcément pasteur. Bon bon.

JB sait le débat houleux qui avait balayé la Rance lorsque, en 1999, Lionel Jospin, alors Premier ministre, avait décidé de la féminisation des professions et fonctions - fait établi à l'époque au Québec, en Belgique et en Suisse. Quant aux pratiques en usage à Monaco, JB ne sait pas mais récolte bien volontiers des informations détaillées. Que pense Albert Ier de la formation une pasteure lesbienne? Mais là non plus n'est pas la question.

JB fait une recherche succincte sur internénette et tombe sur cette explication on ne peut plus claire:


Ah bon? Les Suisses(ses) disent pastoresse?
Ça alors…
JB fait donc une recherche quantitative sur gougueule.
D'abord, il tombe sur ça mais pense bien qu'il s'est trompé:


Bon, ça suffit, là! Un peu de sérieux sur ce blog tatoué et fumeur, bon sang de bois!

Donc.
En tapotant féminisation + pasteure, il obtient 53 300 réponses.
En tapotant féminisation + pastoresse, il obtient 90 réponses.
En tapotant féminisation + "pasteure", il obtient 49 200 réponses.
En tapotant féminisation + "pastoresse", il obtient 1370 réponses.
En tapotant "pasteure", il obtient 207 réponses.
En tapotant "pastoresse", il obtient 84 réponses.
En tapotant "pasteure lesbienne", il obtient 34 réponses.
En tapotant "pastoresse lesbienne", il obtient:


Crutte de flûte de zut. C'est de la lesbophobie à l'endroit des pastoresses et de toutes les Suissesses! Que fait Act Up-Paris? Que fait la police? Qu'en dit Michèle Alliot-Marie, elle qui veut être appelée Madame LE Ministre (et un temps de l'Intérieur, donc responsable des religieuses)?

Parce que, justement, pourquoi on dirait pas pasteuse, voire pastrice, d'abord?
Y a bien le Pastis…
Aaah, c'est malin, hein…
Tu te crois fin, JB?
Bon bon bon…
On ne peut de toute façon pas dire pasteuse puisqu'il s'agit d'un nom formé avec le suffise -teur. S'il s'agissait du suffixe -eur, là on aurait pu le décliner en -euse. On dit une camionneuse. On dit une lesbienne camionneuse. Mais on ne dit pas une pasteuse lesbienne. Et encore moins une pasteuse camionnesse. C'est comme ça.
Voilà la raison de la blague vaseuse.

Bon.
De fait, les féminisations en -euse sont peu goûtées. Non seulement pour des raisons linguistiques qui sont propres à la langue française, laquelle attache une importance particulière à la sonorité et à l'euphonie (confer les liaisons). Mais surtout pour des raisons sociologiques comme les rapporteuses (et si!) du guide d'aide à la féminisation des professions et fonctions le notaient:


Et JB était ravi de constater qu'on avait fait appel seulement à des femmes pour rédiger le guide en question, et qu'elles avaient toutes féminisé leur titre:


Mais, la joie de JB était aussitôt entamée en voyant, au-dessus d'elles:


En termes de grammaire, quelle est la règle?
Disons qu'il faut s'interroger sur l'existence ou nom d'un verbe qui va donner la profession. Exemples, tirée d'une étude suisse:


Et JB trouve l'expression, même mise entre guillemets, des "trous dans le langage" assez truculente, d'autant venant du pays des fromages à trous… Bref.
Les réglementations françaises disposent, d'abord pour les noms en -eur (et on voit notre chère camionneuse de retour sur son semi):


Quant aux mots en -teur, cela se passe comme suit:


Tout ceci est bel et bon, mais notre fameuse pasteuse, elle, ne provient pas d'un verbe paster - si JB ne s'abuse. Alors, quid?
Eh bien figurez-vous, mes petits amis, que trois femmes autrefois en -teur ont les honneurs de la règle. J'ai nommé: auteur, docteur et… pasteur. Tiens donc!


Et vlan, voilà les Suissesses qui se prennent ça dans la figure par les Françaises! Ouh là… Ça va finir en pugilat avec plein de querelleuses coléreuses!
N'empêche, les Suissesses suivent une règle établie dans la langue latine, ainsi qu'on le lit ici, dans le rapport de la Commission générale de terminologie et de néologie remis à Lionel Jospin en 1998:


Et ce n'est pas tout - et c'est même mieux!
Il y a quelques mois, JB apprenait par hasard que, en ancien français, on féminisait sans problème de conscience les professions quand celles-ci étaient exercées par des femmes. JB avait trouvé l'information qu'il ignorait chez les Québécois, qui se foutaient bien de la cheutron de la Rance (il faut cliquer sur l'image pour bien lire):


Aaah… Ces bon Québécois! JB le serine à longueur de mois: il n'y a pas mieux qu'eux pour: 1) nous expliquer simplement les règles hyper compliquées de la langue française, 2) la moderniser tout en respectant ces codes linguistiques et grammaticaux, 3) trouver des solutions, comme disent les Suisses au sujet de leur propre loi sur la féminisation des professions, "non sexistes".
Et ce sont justement les Québécois qui se sont émus du sort de notre pasteure et de toutes ses petites copines (lesbiennes ou pas) religieuses comme elle. Je cite:


Alors c'est quoi une pastoresse, dans le fond?
Que nous dit le TLF?


Ah oui, voilà: la femme du pasteur. Elle ne peut pas être pasteure. Elle est cantonnée à être une "femme de" tout comme les Drôles de Dames puisque, ainsi que nous le racontait Charly, "on les avait cantonnées dans des travaux bien peu passionnants" - mais ça aussi, c'est une autre histoire (quoique… Sabrina… je voudrais pas dire, mais question lesbianitude, elle en a fait baver plus d'une).


Et donc notre pasteure lesbienne dans le roman d'Ingvar Ambjørnsen?
JB pensait donc initialement qu'Elling, fort de son impeccable français recherché, écrirait pasteur et non pasteure. Mais c'est sans compter la nature d'Elling qui, dans le premier tome de ses histoires publié en français, insistait sur "[s]on atavisme social-démocrate". À quoi s'ajoute qu'Elling est norvégien, scandinave, donc le produit de sociétés où la hiérarchie est horizontale et non verticale comme en France; qu'il est originaire d'un pays où la langue ne connaît quasiment pas le vous de politesse et où l'on dit tu au Premier ministre. En vertu de quoi Elling ne peut évidemment qu'écrire pasteure et non pasteur. Et ce bien que, en français, Elling dira vous. Mais il écrira pasteure.


Allez, on se quitte, comme d'hab', en musique. Et JB doit avouer qu'il s'est creusé les méninges pour savoir ce qu'il allait bien pouvoir trouver. Et il a trouvé. Sœur Sourire, bien sûr. Avec son Domnique nique nique. Car certes elle n'était pas pasteure ni pasteuse mais religieuse et lesbienne et un peu camionneuse sur le retour, comme on le voit ci-dessous, dans une version eurocheese absolument hideuse. Enjoy (ou pas).

Un pédérasse et une pasteur lesbienne

JB va encore une fois chercher ici le ton:


Les Deschiens - Pique-nique


Et JB peut dès lors traduire ainsi, dans ce dialogue où les rôles sont inversés par rapport à la vidéo: l'équivalent français de Kjell Bjarne se retrouve tant chez François Morel que chez Yolande Moreau au niveau de la syntaxe et du registre; l'équivalent français d'Elling se retrouve au niveau chez Olivier Broche au niveau du langage, mais aussi chez François Morel au niveau du ton et de l'intonation et parfois au niveau du vocabulaire (pour ce qui est des expressions ou mots désuets).

— Si tu caftes à Frank, j’te préviens, j’te fais p’us à bouffer! a menacé Kjell Bjarne. Pi j’déménage ailleurs.
— Si tu ne cesses pas tes âneries séance tenante, alors ni toi ni moi n’aurons quoi que soit non seulement à mais pour… bouffer, comme tu dis! Et où veux-tu déménager, hein? avec un compte débiteur de plusieurs milliers de couronnes? Même les auberges de l’Armée du Salut ne voudront pas de toi. Puisque tu ne bois pas. Ça fait longtemps que tu fricotes comme ça dans mon dos?
— Nan. C’est juste que j’arrivais pas à roupiller c’te nuit. J’étais au trente-sixième dessus, tu vois. J’avais trop de conneries dans la tête.
— Juste cette fois? Et réponds franchement, car de toute façon la facture révèlera ton forfait.
— Juste cette fois. Et une aut’ fois aussi.
— Bon… je passe l’éponge, ai-je répondu, tout en mansuétude. Je ne dirai rien. Mais tu me promets, en revanche, de t’ouvrir à Frank de tes fameuses conneries dans ta tête, d’accord?
— M’ouvrir à Frank? Qu’est-ce tu veux dire?
— Il faut, quand tu as peur, que trouves autre chose à faire qu’écouter des cochonneries qui au final nous coûtent bonbon.
— J’avais pas peur. J’étais furax contre ma mater.
— C’est bonnet blanc et blanc bonnet! Les unités sont au même prix que tu sois furieux ou anxieux, je te signale. Tu n’as qu’à appeler la ligne SOS mise en place par l’Église. Je crois même qu’elle est gratuite.
— Ouais, mais… c’est pas pareil dans le genre.
Oh, va donc savoir! Les choses ont bien changé au sein de l’Église depuis notre confirmation. Si l’on en croit la presse quotidienne, tu risques même d’avoir une pasteur lesbienne au bout du fil. Et si tu lui parles de ta marâtre, il n’est pas exclu que tu parviennes à lui faire pousser quelques gémissements de plaisir!

Galimatias et obscénités

Et, dans la traduction du roman d'Ingvar Ambjørnsen, JB ces mots qu'il adore, tels que salmigondis ou, à l'instant, galimatias. Évidemment, JB s'interroge sur l'étymologie du second mot - mais, avant, remarque la prononciation est particulière. JB aurait tendance à prononcer le S final. Or il se rend compte que celui-ci demeure muet. Et cela bien que le mot soit au singulier: Il va voir dans le Robert qui ne lui donne qu'une prononciation possible: [galimatja]. Le TLF, pour sa part, indique certes dans sa section morphologie une prononciation avec le S muet, confer ici, mais précise que le A final se prononcerait également [-ɑ] ou, comme le décompose le Littré: ga-li-ma-tiâ, donc un A prononcé un peu à la chti, très grave.
Très bien. Tout cela est bel et bon, mais cela ne nous explique pas le S final qui ne se prononce pas. Après tout, on dit un mas. Mais on dit un chas pour l'aiguille. Certainement parce que le premier mot vient du provençal. JB décide de consulter le Grévisse et, comme il s'en doutait un peu, la phonétique historique nous explique les difficultés voire le hiatus [qu'on prononce… [´jatys] avec le S final!!!] entre la prononciation et l'orthographe:

CONSONNES FINALES (OU DEVENUES FINALES)
Tendance générale.
Les consonnes finales en latin ou devenues finales par la disparition de la syllabe finale se sont généralement maintenues en ancien français, puis se sont souvent amuïes [= ne se sont plus prononcées - JB] par la suite. Les exceptions sont nombreuses [comme par hasard! - JB]. En particulier des consonnes qui n'étaient plus que graphiques s'articulent de nouveau dans des monosyllabes, soumis plus que les autres mots à des homophonies gênantes: cric [kʀi], but [by] et même mœurs [mœʀ] par exemples sont concurrencés aujourd'hui par [kʀik], [byt] et [mœʀs].
[…]
S disparaît ordinairement, mais subsiste dans l'écriture, parfois écrit x ou z: ámas > aimes > [εm]; násu(m) > nés > [ne] écrit nez; caballós > chevaus > [ʃvo] écrit chevaux. — Mais óssu(m) > [ɔs] écrit os, etc. — dont, soit dit en passant, ajoute JB, le TLF nous précise que le singulier se prononce [ɔs] mais le pluriel [o]. Pff… Tant d'énigmes à résoudre…

Dans sa superbe anarchie apparente, l'orthographe française s'explique toujours et n'est pas le simple fait d'une absence de logique quand bien même cela peut nous apparaître ainsi, aujourd'hui; et quand bien même certaines raisons dénotent d'une absence de logique mais… s'expliquent par le rapport compliqué et servile avec le latin qu'ont entretenu les codificateurs (qu'ils soient lexicographes, linguistes, grammairiens, académiciens ou imprimeurs) de la langue française tout au long de son histoire écrite, ou plutôt de sa retranscription. Tout cela est évidemment passionnant, et peut-être y reviendra-t-on un jour, mais ce n'est pas l'objet de ce développement.
Puisque nous cherchons à savoir pourquoi galimatias contient un S final qui ne se prononce pas. C'est donc l'origine du mot qui va nous renseigner.

Mais peut-être devrait-on commencer par le commencement et expliquer ce mot appartenant au langage soutenu. Un galimatias, c'est un discours confus, incohérent; "obscur", nous dit aussi le Littré; "qui semble dire quelque chose mais ne signifie rien", précise le TLF; "embrouillé, inintelligible", ajoute le Robert.
Dans son Dictionnaire étymologique de la langue française, abrégé du Dictionnaire étymologique du français (17 000 pages!!!), co-écrit avec Oscar Bloch et considéré comme l'ouvrage de référence en matière d'étymologie du français (et nommé entre spécialistes, s'il vous plaît F.E.W., initiale de son titre allemand), le linguiste et lexicographe suisse Oscar von Wartburg indique d'emblée que nous sommes face à une "étymologie douteuse". Sans pour cela qu'il n'explique le fameux S final. Sans pour cela qu'aucun dictionnaire ne le fasse, d'ailleurs. Et, si c'est la bagarre pour l'origine, tout le monde s'accorde à citer Montaigne comme le premier utilisateur du terme, en 1580, qui parle de "jargon de galimathias". Avec un H, donc. Ce qui donnerait gali-mathias > Mathias. Quelque chose de/pour/avec Mathias? C'est ça? Le Littré répond:


On consulte ensuite le TLF pour avoir la seconde origine du mot qui serait formé effectivement sur un prénom, mais Mathieu et non pas Mathias:
Pour Kahane (in: Byzanz, p. 369), il s'agirait d'une expression humaniste répandue à partir de Byzance dont la base serait le grec κατὰ Ματθαι̃ον «selon Matthieu» et ferait allusion à la généalogie du Christ (Évangile selon Matthieu, I, 1-17) qui était récitée à l'Église sur un ton de monotone psalmodie, d'où le sens de «discours, psalmodie» donné à un type m. lat. °galimateus, d'où viendrait l'occitan galimatias.
Et le Robert historique de la langue française, qui cite également cette étymologie, parle de "psalmodies plus ou moins parodiques", il y aurait donc une idée de moquerie. On continue avec ce dictionnaire et on reste dans la sphère d'une origine d'une langue latine, puisque certains la rattacheraient "au provençal Galimatié, nom d'un pays imaginaire (par altération de Arimathie)." Ou encore "au jargon des étudiants, le latin gallus “coq” désignant au Moyen Âge les étudiants qui participaient aux discussion réglementaires, avec la terminaison grecque -mathia “science” d'où °gallimathia." On peut toutefois douter fortement de cette origine puisque, comme nous l'avons vu plus haut avec le Grévisse, l'orthographe française, pour a priori toute farfelue qu'elle soit, respecte son origine latine. Passe encore la disparition du H, mais certainement pas celle du double L, certainement pas dans un pays comme la France, si fière de son coq qu'elle en a fait son emblème national.

On revient au Littré qui, dans un souci d'exhaustivité, a ajouté à son dictionnaire la proposition suivante, par ailleurs longuement glosée ici:


Le très brillant Pierre Guiraud, enfin, postule pour sa part, indique le Robert historique de la langue française, que "le mot a de toute façon été influencé par galer “s'amuser, se moquer” (-> galant); le galimatias “discours confus” serait un langage de farceur."

Devant tant d'incertitudes, il ne reste qu'à choisir son explication préférée - ce qui est un peu court et un peu lâche, JB l'admet. Et, en tant que traducteur qui emploie le terme galimatias dans un contexte particulier, il va opter pour la toute première explication, celle avancée par le Littré et indiquée par le Robert, imputant son origine au bas latin ballematia et signifiant donc “chansons obscènes”. Pourquoi cette hypothèse nous convient-elle?
Dans la traduction, le terme intervient dans un contexte très précis. Les deux personnages, Kjell Bjarne et Elling, se retrouvent avec une facture de téléphone au montant colossal, après avoir fait un usage immodéré du téléphone rose. Et Elling d'expliquer - et c'est JB qui souligne:
À l’époque où Kjell Bjarne et moi résidions encore au centre de cure de Brøynes, ce service téléphonique très particulier connaissait un essor monumental, et nous avons tous deux succombé à la tentation d’utiliser ses services dès l’instant où nous avons eu notre propre appareil et où nul ne pouvait nous prendre la main dans le sac. Deux types de services étaient proposés, avons-nous découvert. L’un, où vous conversiez avec une femme on ne peut plus vivante; l’autre, plus abordable, où un monologue féminin était enregistré sur une bande magnétique. La première variante était, pour des raisons qui tombent sous le sens, hors de question: nous nous y sommes essayés à plusieurs reprises, avec Kjell Bjarne comme porte-parole, mais ses interventions n’étaient guère émaillées que par des raclements de gorge et des galimatias.

On ne peut pas être davantage dans le contexte érotique, grivois, obscène (tout dépend de ses inclination et jugement personnels du "service" en question…), qu'ici. Le recours, dans la traduction, au terme galimatias semble donc doublement approprié.

Allez, à propos de chanson obscène, on se quitte sur l'éloquent Push It In, des Versatiles, un morceau monumental d'early reggae, datant de 1969, qui donne juste envie de se propulser sur la piste de danse, si ce n'est de faire autre chose…

Presque fier

On ne se réveille plus aux horreurs, le ciel est bleu clair et le soleil gravit lentement l'horizon tandis que les élèves cheminent vers l'école contiguë. On se réveille avec un sentiment de satisfaction plus éprouvé depuis des lustres: on travaille bien, la concentration est là, on adore ce qu'on traduit et les mots viennent tout seuls dans ce texte pourtant pas si évident. Oui, on est content, on est presque heureux, presque fier, et rien que pour ça on commence la journée en écoutant Proud Feeling des Rhythm Rulers, un morceau de skinhead Reggae avec cet orgue Hammond entêtant, qu'on trouve sur l'impeccable Vigerton Two & Other Boss Reggae Instrumentals. Puisque ça aussi, c'est du boss sound pur! Entrez bien dans la journée, comme on dit si joliment en allemand.

mercredi 22 septembre 2010

DDR-Beat (10): Suff

Liebe Genossen und Genossinnen,
Freundschaft!

Neulich in der Zeitung des JBs gab es folgendes Bericht:
Die Sterblichkeit von Alkoholsucht liegt bei Berliner Männern um 85 Prozent und bei Frauen um 66 Prozent über dem Bundesniveau. Dies betrifft 2,2 Frauen und 8,6 Männer pro 100.000 Sterbefällen. Die Rate korreliert stark mit der Sozialstruktur des Wohnorts: In Mitte und Neukölln liegt sie höher, in Steglitz-Zehlendorf und Charlottenburg-Wilmersdorf niedriger. Besonders drastisch Marzahn-Hellersdorf: Hier stiegen 2008 die alkoholbedingten Todesfälle bei Männern um mehr als zwei Drittel.
Sabine Hermann von der Gesundheitsverwaltung sieht die hohen Berliner Zahlen regional begründet. "Im Osten wird mehr getrunken, das war schon zu DDR-Zeiten so."

"Das war schon zu DDR-Zeiten so", sagt Frau Hermann.
Stimmt das, wirklich?
Schon zu BRD-Zeiten gab es Zweifeln. Die obskure Band Floh de Cologne hat damals in 1972 Was ein Kommunist trinken darf, das in einem dekadenten Psych-Rock-Stil interpretiert wurde, die Ambivalenz des Trinkens bei den Bauern & Arbeitern bezeichnete - zwar mit einem republikfeindlichen Blick, desto giftiger, dass die DöDöRrr nicht benannt wurde; und als verdorbene BRD-Keim & Schleim könnten sie natürlich nicht Albanien meinen.



Nein, in der DöDöRrr hat man richtig und parteitreu Oktoberklub gehört und auf Hoch die Gläser gesungen und DANN angestossen:



Gab es andere Lieder von Oktoberklub über den Suff, øøøh… pardon: Alkoholkonsum? Tja… Es gab's eigentlich. Das sogenannte Bierlied von ihnen - leider nicht zu hören, dessen Texte aber tonten: "Was trink ich? Was trinkst du? Was trinken wir? Bier, Bier, Bier!" Grandios! Oder kurios wie dieser Internetter es schreibt:


Naja, das mit dem "nicht wirklich uptempo" macht diesen temporären Internetter zu einem definitiven Interunnetter. Auf jeden Fall war das Lied auf der Platte von 1978 Politkirmes zu finden:


Und hinten sah es so aus - das Lied steht oben rechts und, ja, man muss wohl auf das Bild klicken um diese zauberhaften Zeilen durchlesen und geniessen zu können:


"Die DöDöRrr war ein Spirituosenland", heisst es. In der Tat hat man in der DöDöRrr mehr Spirituosen als in der dummen BRD getrunken. Denn wie der Brecht schon damals in seinem Liebeslied sang: "Man muß schon Schnaps getrunken haben / Eh man vor deinem leibe stand / Sonst schwankt man ob der trunken Gaben / Von schwachen Knien übermannt." Also, Man nimmt bütte schøn 10 Minuten von seiner Zeit um sich dieses tolles Video bis zum Ende anzugucken.


Mahlzeit DDR 4.Kali, Pfeffi, Blauer Würger 4/4 - MyVideo

Es wurde sogar für den Suff, øøøh… pardon (noch wieder! mist und doppeltmist!!). Es wurde also für den Alkoholkonsum geworben. Ja! Werbung! Diese kapitalistische Propaganda. Aber in der DödöRrr war es ja vöööllig anders:
So:


Oder so:


Ja, immer locker sozialistisch saufen, øøøh… pardon (noch wiiieder! mist und doppeltmist und trippelmist!!) Alkohol geniessen.Überhaupt am 1. Mai!
Man fragt sich dann: was gab's in der DöDöRrr, das so toll zu trinken war?
Tja… viiiel!
Es gab Rum Cola:


Es gab Rahdöbärgor aus Sochsn:


Und es gab ü-ber-haupt Pfeffi. Hier als LKW zu bekommen. Einfach toll! Und passt auf jedem Fensterbrett, jedem Tisch. Es dekoriert ein Haus so schøn!


Auf jeden Fall dank des Pfeffis können G & F & N & der JB sehr schöne Zeiten in Nightern haben. Dank Nordbrand Nordhausen, aber überhaupt dank der DöDöRrr. Selbst die heutzutage schlampig an dem Kapitalismus verkaufte Firma gibt es zu:
Der Aufstieg von Nordbrand Nordhausen beginnt nur wenige Jahre nach Ende des 2. Weltkriegs in der ehemaligen DDR. 1948 aus dem Privatbetrieb "Nordhäuser Branntweinwerk, Korn- und Weinbrennerei" hervorgegangen, wurde dem VEB Nordbrand Nordhausen 1953 die "Reichsmonopolverwaltung für Branntwein, Außenstelle Nordhausen" angegliedert.

Na? Und bei wem bedankt man sich? wenn der JB fragen darf…
Denn Pfeffi gehört sowieso zu dem Muss-Trinken. Klar! Es ist übrigens das einzige, dass die DöDöRrr und Frongraisch gemeinsam haben. Also nicht Pfeffi direkt - es heisst dort Get 27, aber immerhin. Einigen sind der Meinung, Pfeffi würde "wie Odol bloss mit Alkohol schmecken". Blödsinn! Sowas von einem reaktionären und republikfeindlichen Quatsch! Nein. Mit Pfeffi kann man viiiel machen. Der JB hat sogar einen DöDöRrr-Rezept von After Eight MIT Pfeffi gefunden. Doch! Auf dieser Seite.


Und nur für seine kleinen lieben Freunde und für die Genossen und Genossinnen ist er froh den Rezept zu entschleiern. Und er freut sich un-heim-lich den so schnell wie möglich mit G & F & N nächstes Mal bei sich zu probieren. Un-be-dingt! Denn lekka muss es selbstverständlich sein:



Heimbrand musste man damals in der DöDöRrr machen. Es waren ja so viele Sachen, die man selbst machen und produzieren sollte. (Man fragt sich nicht warum.) Selbst Honecker hat seinen Heimbrand gebastelt. Doch! Hier mit ein seeehr skeptischen Breschnew. Naja der Erisch konnte nur Spirituosen mit maks 8° trinken!!! So ein Weichei, der Onkel Erisch!


Das Problem mit Pfeffi, worauf die skankige Band (also G & F & N & der JB) sich immer stosst und danach weint einen Tränenfluss, ist nämlich diese traurige Realität, wo Pfeffi nicht im republikfeindlichen Westberlin zu finden ist. Das ist immmmer gnadenlos, wenn KellnerInnen antworten: "Wie bitte was? Pfeffi? Kennichgaaarnich. Hammanich." Man glaubte, man wäre sogar in der DöDöRrr in einem Bananengespräch teleportiert worden - aber nein, man ist wirklich in 2010, redet über Pfeffi, ist aber im Westen, halt. Denn sowas erleben die skankige Band auch:




Liebe Genossen und Genossinnen! Es ist leider Zeit uns zu verabschieden. Und gerade das, apropos Zeit, machen wir mit Frank Walter und seinem So Langsam Wird Es Zeit Für Mich. Denn was singt er in diesem bécaudschen Lied? Das, nämlich, sehr epochal: "Den Sommer seh ich sorglos an, der Herbst kommt und ich denke dann: So langsam wird es Zeit für mich / Rund um die Uhr reicht die Zeit, Angst hab ich nur vor Einsamkeit. Mal kann's zu spät sein, es kann auch zu früh sein, dass man sein Bett teilt und Tisch und Wein." Prost!